Voici un sujet qui va sûrement être accueilli avec soulagement par celui ou celle qui s'y reconnait. La phobie alimentaire regroupe les diverses incapacités à manger une ou plusieurs famille d'aliments. Différentes manifestations physiologiques et psychologiques accompagnent les tentatives voire le fait d'y penser: de la nausée à la crise d'angoisse, de la honte à l'isolement forcé...
Avez-vous été la/le difficil.e de votre fratrie?
Vous souvenez-vous de séances de torture à rester devant votre plat alors que tout le monde est passé au dessert?
Avez-vous ressenti des hauts-le-coeur régulièrement? soupirs de votre entourage, culpabilité pour vous?
Vous a-t-on mis des étiquettes, des surnoms en rapport avec cette difficulté? "capricieux/capricieuse!", "celle qui n'aime RIEN", "celui qui fait des manières", "t'es vraiment une bourgeoise!" (véridique!) "la chique".
Avez-vous appréhendé les repas en famille toute votre enfance?
Est-ce que votre façon de manger a été source, en votre présence, de débats et d'échanges sans fin durant lesquels vous gardiez la tête baissée avec la sensation d'être anormal.e et de n'y pouvoir absolument rien? Quand on y pense, est-ce que cette activité naturelle et intime, répondre au besoin en énergie de son corps, est censée occuper tant de personnes extérieures à vous-même???
Avez-vous entendu "de mon temps, on mangeait de tout et on n'avait pas intérêt à faire le difficile"? Avez-vous remarqué d'ailleurs que les gens qui faisaient ce genre de remarque avaient eux-mêmes des rapports à la nourriture un peu dysfonctionnels: souci de poids, grignotage incessant, cholestérol, obligation de finir un plat, même après avoir atteint la satiété, ou à l'inverse contrôle permanent de sa prise alimentaire, etc.
Comme si avoir été forcé et être en mesure de manger de tout n'était pas non plus un gage de relation saine à la nourriture...
Avec le temps et l'arrivée dans l'âge adulte, le trouble s'est fait plus discret. Vous êtes responsable des menus que vous vous proposez, vous les adaptez à vos capacités et envies. Reste cependant cette inquiétude pour votre santé comme une prophétie dont on vous a entouré toute votre vie.
Reste cette honte à ne pas manger comme tout le monde, à n'être pas capable, malgré votre envie profonde. Vous refusez certaines invitations à manger, ou alors vous vous sentez obligé.e de vous excuser pour l'effort d'adaptation que vous demandez à vos hôtes. Cela vous exclut et vous met mal à l'aise. Comme si une partie de vous était encore le petit garçon ou la petite fille devant son assiette avec son estomac qui lui remonte à la gorge...
Que peut faire l'hypnose dans votre cas?
Je ne prétends pas que, d'un coup de baguette magique, quatre séances d'hypnose vont vous permettre de manger absolument de tout avec bon appétit. Il faut rester réalistes!
En hypnose, nous allons d'abord s'ôter d'un poids. Toutes les émotions inconfortables que vous vous traînez depuis des lustres, tous les souvenirs traumatisants qui vous desservent, toutes ces étiquettes assignées comme votre identité propre alors qu'ils ne sont que de jugements et au pire uniquement des comportements, nous pouvons les renvoyer à leur juste place: le passé, l'inutile.
De cette manière, vous apprenez à ne plus luttez contre vous-même.
Durant ces séances, nous construisons un objectif, une motivation à dépasser ce trouble: voulez-vous faire plaisir aux autres ou vous sentir mieux vous? Voulez-vous effacer vos traumatismes infantiles ou ouvrir une nouvelle page de votre vie? (ou les deux!) Voulez-vous arrêter d'avoir peur ou suivre vos envies? Voulez-vous ressembler aux autres ou être reconnu.e pour celle/celui que vous êtes?
Séance après séance, vous gagnez en légèreté. Vos préoccupations se font moins présentes, vous vous reconnaissez des compétences en la matière, vous vous surprenez à vous projeter, à être curieux.se, vous ouvrez une porte "quand je serai prêt.e, j'y arriverai". Vous ne subissez plus, vous êtes enfin responsable de vos choix.
Et vous collectionnez vos premières victoires...
Je n'accueille pas les enfants sur cette problématique et cela sciemment. L'hypnose se pratique lorsque le client adhère entièrement au projet qui est abordé. Un enfant qui subit cette difficulté n'a pas forcément envie de se débarrasser de ses limites alimentaires, c'est sa protection. C'est souvent plus le désir des parents et dans ce cas-là mon intervention n'a qu'un impact très limité. D'autre part, cette "néophobie" est une étape normale du processus d'apprentissage de l'enfant qui peut parfois prendre plus de temps ou dysfonctionner. Ce sont alors des spécialistes de l'oralité, tels que des orthophonistes formé.e.s à cette spécificité qui sont les meilleur.e.s interlocuteurs.trices.
Le seul conseil que je peux donner aux parents soucieux de la santé de leur enfant c'est de conserver la sérénité. Le repas est plus qu'un moyen de se sustenter, c'est aussi un moment de partage et de complicité qui forge une harmonie familiale et des valeurs. C'est une punition pour tous les membres de la famille que cette focalisation sur cette viande ou ce légume qui ne passe pas...
Ce qu'exprime votre enfant n'est pas un caprice mais une incapacité. Continuez à proposer les plats sans forcer ou juger. Préparez à manger avec lui pour qu'il ait plaisir à faire plaisir, qu'il manipule les aliments et se les approprie, qu'il connaisse les coulisses de ce plat bizarrement présenté qu'il découvre sur la table.
La liberté de choix et le plaisir restent les clés d'évolution les plus puissantes.
PS: dans cet article, j'ai préféré taire la cruauté aberrante et ordinaire subie par certains de mes clients. Elle est malgré tout présente à mon esprit et prise en compte lorsque je vous accueille.
Pour en savoir plus sur l'impact de l'hypnose sur la gestion de ses émotions, rendez-vous sur cette page
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